Une trachéotomie évitée par anticorps anti-IgE : un nouveau cas d’angiœdème histaminique traité par omalizumab - 22/11/15
Résumé |
Introduction |
L’angiœdème histaminique est une maladie rare, se manifestant par des épisodes d’angiœdème liés à la dégranulation mastocytaire. Le traitement repose sur un traitement antihistaminique bien conduit, parfois à très fortes doses et l’éviction des facteurs favorisants. Rarement, ce traitement est insuffisant et le recours aux anticorps ciblés anti-IgE sériques peut s’avérer salvateur.
Observation |
Un homme de 36ans est adressé pour échec de traitement d’un angiœdème d’origine histaminique. Son histoire commence 6mois auparavant par la survenue d’un œdème de l’hémilangue droite, cédant en 18heures après administration de corticoïdes. À l’arrêt d’un traitement de courte durée par corticoïdes, il récidive avec un angiœdème du larynx puis un bronchospasme. Un traitement de fond est instauré par levocétyrizine et hydroxyzine. En raison d’une récurrence des épisodes d’angiœdème, le traitement par corticoïdes est progressivement majoré jusqu’à 120mg de prednisone, malgré le risque mal connu de rebond des angiœdèmes lors de la décroissance de la corticothérapie. Le traitement de fond est majoré par levocétyrizine 20mg, budésonide 400μg et salbutamol. Le bilan étiologique a permis d’éliminer un angiœdème d’origine bradykinique, une mastocytose systémique, un syndrome de Schnitzler ou de Gleish, une étiologie infectieuse ou une tumeur carcinoïde. Devant la persistance d’épisodes hebdomadaires, avec atteinte laryngée, malgré l’éviction des aliments pouvant favoriser la survenue des épisodes d’angiœdème et la mauvaise tolérance digestive du traitement de fond, un traitement par omalizumab est instauré à 300mg toutes les 4semaines. L’évolution est favorable, permettant la décroissance de la corticothérapie jusqu’à 10mg/jour de prednisone. Les angiœdèmes ne présentent plus de critère de gravité laryngée et surviennent de manière mensuelle, uniquement sur la face dorsale des mains. L’évolution du taux d’IgE sérique est discordante.
Discussion |
L’omalizumab est un anticorps monoclonal humanisé se fixant sur les IgE sériques. Il n’a l’autorisation de mise sur le marché que dans l’asthme sévère et l’urticaire chronique. Il est néanmoins de plus en plus souvent utilisé dans de multiples autres indications (anaphylaxie, dermatite atopique, angiœdème, granulomatose éosinophilique avec polyangéite). Quelques cas cliniques font état de son efficacité rapide et d’une bonne tolérance du produit. Son utilisation a modifié la qualité de vie de notre patient, son recours aux structures d’accueil des urgences et son pronostic vital. Le suivi clinique est néanmoins discordant du suivi biologique par le dosage des IgE sériques. Les schémas de décroissance des doses et de la fréquence d’administration de l’omalizumab sont mal connus dans cette indication.
Conclusion |
L’angiœdème laryngé peut survenir de manière récurrente malgré un traitement de fond par antihistaminiques à fortes doses bien conduit. L’utilisation de l’omalizumab est intéressante dans cette indication. Des études prospectives d’efficacité et d’adaptation du schéma d’administration sont nécessaires.
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Vol 36 - N° S2
P. A182-A183 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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